Y a aussi des choses que j’ai vraiment envie que tout le monde sache.
Et ça, c’est du lourd.
C’est puissant quand je le sens, c’est comme si tout à coup je devenais le messie, comme si je détenais un message très très important pour l’humanité et qui hurle en moi, qui veut hurler face à tous les êtres humains de toute la planète terre mais qui ne le fait pas. Je ne le fais pas parce que je ne sais pas comment faire. Alors je me dis que je vais faire des vidéos, que je vais écrire, que je vais organiser des événements, des ateliers… Mais c’est pas simple. Entre le moment où ça hurle et le moment où je trouve un moyen d’exprimer y a du temps, de la présence à ce que je sens, de l’attention au monde et tous ces moyens de communication géniaux que je ne maîtrise pas.
En fait, ce qu’il y a surtout c’est plein de voix qui disent blablabla tu ne peux pas blablabla tu n’y arriveras pas blablabla tu es trop ceci, pas assez cela blablabla plus tard tu le feras…
C’est un sacré apprentissage d’entendre ces voix, les regarder, comme d’un peu plus loin, reconnaître leur nature, les besoins qui se cachent au fond de leurs histoires, sentir ce qu’elles veulent vraiment dire à travers tous ces blablabla excuses pour ne pas vivre.
Un truc qui marche bien pour moi c’est exactement ce que je suis en train de faire en cet instant. C’est exprimer malgré tout. Exprimer avec toutes ces voix qui foutent le bordel dedans. Agir avec elles, faire quelque chose pour mettre ce que je sens, ce que je vis au dehors, pour le laisser sortir de mon corps, bien que les voix disent qu’il ne faut pas, que c’est trop tôt, que ça sera mieux plus tard, que je vais perdre, être lynchée, détestée, rejetée, perdue, reconnue comme nulle, petite, incapable, faible…
Agir avec. Au lieu de ne pas agir avec, ou agir contre. C’est toujours plus beau, ça m’aide à mieux respirer.